Les Clusters industriels régionaux consternés par la mise en place d’un moratoire sur l’éolien (offshore & terrestre) et le photovoltaïque.

PMEs en danger (1252 x 430 px)

Les Clusters industriels régionaux des énergies marines renouvelables consternés par la mise en place d’un moratoire sur l’éolien (offshore & terrestre) et le photovoltaïque dans le cadre de l’examen de la proposition de loi de Daniel Gremillet « portant programmation nationale énergie et climat pour les années 2025 à 2035 », dont le vote final aura lieu mardi prochain.

Hier, au lendemain du salon international Seanergy qui s’est tenu à Paris Porte de Versailles, réunissant plus de 200 exposants et quelque 4000 visiteurs, nous apprenons avec stupeur le vote à l’Assemblée nationale d’un moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque. Ces deux énergies renouvelables sont non seulement un pilier d’une transition énergétique compétitive, rapide à mettre en œuvre et décentralisée sur nos différents territoires, mais également un pan entier de notre économie et de celle d’un bon nombre des TPE, PME et ETI industrielles que nous représentons en région.

France Offshore Renewables, qui regroupe les clusters régionaux Normandie Maritime, Bretagne Ocean Power, Neopolia, Aquitaine Blue Energies, Wind’Occ et Sudeole, et représente entre 500 et 1000 PME et TPE positionnées sur le marché des énergies marines renouvelables s’alarme des conséquences de ce vote porté par Les Républicains et le Rassemblement National.

– Nous avions malheureusement eu raison, en juin 2024, de nous inquiéter des velléités politiques anti-éolien offshore à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale. Force est de constater que perdure le déni de réalité sur la compétitivité des Énergies Renouvelables et sur leur capacité à contribuer à la souveraineté industrielle et énergétique franco-européenne.

– Nous regrettons vivement la totale méconnaissance de l’attractivité de nos filières énergétiques, en particulier les dernières informations accessibles aux parlementaires, telles que :

– Les résultats du sondage Ifop commandé par Engie et publié le 28 mai 2025 qui montre que 94% des riverains de sites d’énergies renouvelables y sont favorables : 77% des sympathisants d’extrême droite ont une bonne image des énergies renouvelables. 36% des sympathisants de gauche et 30% de ceux du centre et centre-droit disent même en avoir une très bonne image. 62% des Français estiment même insuffisant le déploiement des énergies renouvelables.

– Les résultats de l’enquête de L’Observatoire des Energies de la Mer, menée par la Fondation Open-C pour le compte du Cluster Maritime Français, présentés lors de Seanergy : l’éolien offshore et les énergies marines renouvelables représentent plus de 8 520 emplois, 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et 4TWh d’électricité ont été produits par les 3 premiers parcs éoliens offshore en service fin 2024.

– La filière de l’éolien en mer et l’Etat français se sont engagés en 2022 dans le développement de capacités éoliennes en mer, atout énergétique et industriel pour la France à travers la signature du Pacte éolien : 20 000 créations d’emplois d’ici 2035, 40 milliards d’euros d’investissements

– Les filières de l’éolien et du solaire représentent 80 000 emplois en France.

Le résultat cartographique du débat public national « La Mer en débat », qui a amené l’ensemble des parties prenantes de différents secteurs économiques (pêche, plaisance, tourisme, énergie…) à se prononcer sur le zonage du développement de l’éolien en mer publié fin 2024 pour atteindre 18 GW en 2025 et 45 GW en 20250

– Le résultat du travail de RTE, gestionnaire du réseau électrique, Futurs énergétiques 2050 qui décrit les scénarios de mix de production à l’étude permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050

 

Sur ce sujet des énergies de la mer qui concerne les régions de 3 façades maritimes et drainent une économie bien au-delà, comment les députés peuvent-ils faire fi de plus de 10 ans d’efforts :

– des entreprises, dont principalement des PMEs et ETI pour monter en compétence

– des ports pour développer les infrastructures afin d’accueillir ces activités industrielles

– des acteurs de la recherche et de la formation ?

 

Les 17 et 18 juin, la filière franco-européenne des énergies de la mer était à seulement 20 minutes de métro de l’Assemblée nationale. Nous n’avons eu la visite d’aucun député un tant soit peu soucieux de s’informer auprès de RTE, d’énergéticiens tels qu’EDF Power Solutions, RWE, Qair, Valorem, etc., des Clusters industriels régionaux, d’industriels comme les Chantiers de l’Atlantique, Bouygues, CMN-Hydroquest, Normandie Hydroliennes ou encore d’armateurs comme LDA, TSM, DEME, etc., avant de prendre part au vote !

Nous sommes atterrés par tant d’ignorance des réalités économiques, sociales et environnementales liées aux énergies de la mer et plus globalement des énergies renouvelables. Nos entreprises en paieront le prix fort.

France Offshore Renewables rappelle la situation de fragilité de la filière qui doit déjà faire face à une chute d’activité industrielle entre 2025 et 2030 du fait du retard pris par l’État dans la réalisation de la planification de l’éolien en mer. La responsabilité des parlementaires porte sur la mise en place d’objectifs chiffrés des moyens de production de renouvelables en France afin de préserver les emplois et les investissements en jeu, et de développer les compétences nécessaires à une décarbonation souveraine de notre économie.

 

Les 6 Groupements Industriels Régionaux français.

Aquitaine Blue Energies / Bretagne Ocean Power / Normandie Maritime / Neopolia / Wind’Occ / Sudeole