Un annuaire des compétences pour répondre aux besoins des industriels

Annuaire

Depuis 2014, une base de compétences collaborative permet de répertorier les acteurs des énergies marines en Bretagne. Un travail de mise à jour a été fait en début d’année auprès des acteurs et en lien avec les partenaires (Bretagne Pôle Naval, les CCI de Bretagne, l’UIMM Bretagne et l’Université Bretagne Loire) donnant lieu à la mise en ligne d’un annuaire des compétences sur le site de BOP. Ce travail de mise à jour a permis de faire évoluer la nomenclature afin de l’adapter aux nouveaux projets et aux technologies retenues : l’éolien offshore posé et flottant, l’hydrolien, l’énergie thermique des mers (ETM), l’énergie de la houle. Philippe Thieffry, coordinateur de l’association Bretagne Ocean Power, tire les enseignements de cette étude et les pistes de travail qu’elle dessine.

1) Quel est l’intérêt de cet annuaire ?

P.ThieffryCet annuaire répond à un besoin identifié : les donneurs d’ordre et les industriels de rang 1 ont besoin d’avoir une visibilité sur les compétences que l’on trouve au niveau régional. Notre objectif est d’obtenir et de proposer une photo la plus précise de la supply chain locale. Environ 110 entreprises composent la base pour l’instant. Un chiffre qui va être amené à croître car depuis la mise en ligne de l’annuaire j’ai déjà des contacts spontanés de structures qui veulent intégrer l’annuaire.

 

2) Quels sont les enseignements que l’on peut en tirer ?

  • Premier enseignement : la grande majorité des entreprises répertoriées sont des PME. C’est une première difficulté car ces entreprises se retrouvent dans des rangs 3,4 voire plus par rapport aux projets énergies marines. On parle donc de sous-traitants de sous-traitants de sous-traitants d’industriels pour certains. Les projets dans les énergies marines restent des projets gigantesques en termes de volumes, de masses, de dimensions. C’est une industrie lourde. Dans les années à venir, notre challenge va être de permettre à ces petites entreprises d’accéder à ces marchés.
  • Deuxième enseignement : aujourd’hui la grande majorité de ces entreprises sont déjà présentes dans l’industrie navale, soit en lien avec la construction ou la réparation navales.
  • Troisième enseignement : on retrouve un certain nombre de ces entreprises dans le domaine du composite. Elles sont tirées par l’industrie nautique (comme la filière de la course au large) et celle de la plaisance. Demain, elles apporteront une valeur ajoutée dans le domaine des énergies marines.

3) L’enquête sur les compétences sera suivie d’un second volet….

Effectivement, nous travaillons en deux temps. Ce travail de recensement est réparti en deux phases. La première, que nous venons d’évoquer, concerne les compétences présentes sur le territoire. Le second volet permettra aux acteurs de la filière de bien identifier l’offre de formations qu’on a en Bretagne. Un groupe de travail dédié, piloté par la Région, planche sur l’amélioration de l’offre. Dans un premier temps, on identifie l’offre de formations. Dans un second temps, on la complète pour répondre au mieux aux enjeux de demain dans les énergies marines. Dans ce secteur, de nouveaux métiers vont se créer. Le fait de proposer des formations uniques a aussi pour but d’attirer des compétences sur le territoire, elle devient aussi un outil au service de l’attractivité bretonne.

4) Autre volet abordé par l’enquête : la présence des entreprises bretonnes à l’international…

L’objectif de Bretagne Ocean Power, c’est aussi d’accompagner les entreprises bretonnes dans leur développement à l’export car le marché des énergies marines est déjà très globalisé, très mondialisé. Les donneurs d’ordre français positionnés dans les projets d’énergie marine sont tous, sans exception, engagés sur d’autres projets à travers le globe, particulièrement en Europe du Nord et en Asie. Sur ce point, l’annuaire apparaît comme un outil de choix car il permet de nous renseigner sur la volonté des entreprises d’aller ou non à l’export et dans quel(s) pays elles sont implantées.
A nous d’organiser des partenariats en essayant de rapprocher telle et telle société pour qu’elles s’associent sur un projet dans telle région du globe.